Les premières mentions de Montintin apparaissent dans un acte de donation datant de la fin du XIe siècle, entre Gui de Lur et l'abbaye de Solignac. On y apprend que le domaine incluait un étang, était exploité par des serfs et comportait déjà plusieurs habitations permanentes.

En 1675, un inventaire mentionne pour la première fois un « château noble », détaillant les lieux, les meubles et le bétail.

Plusieurs familles héritent successivement de Montintin : les Lur, les Joubert de la Bastide, les Gay de Nexon, les Joussineau et les Blanchard.

Au XIXe siècle, Louis Briand, ami du peintre Jean-Baptiste Camille Corot, le rénove avant de le transmettre à son fils.

Juste avant la Seconde Guerre mondiale, il est racheté par son neveu, Louis Dufour de Neuville.

En juin 1940, le château inhabité est loué à l'OSE (Organisation de Sauvetage des Enfants) pour abriter des enfants juifs étrangers fuyant l'Europe de l'Est. La Maison d'Enfants, d'abord dirigée par Ernst Papanek, est ensuite gérée par le Dr Raymond Levy et sa femme, accompagnés d'éducateurs et de personnel local.

Plus de 300 garçons, âgés de 11 à 17 ans, y séjournent de quelques semaines à plusieurs mois, avec des activités comme l'école, la menuiserie, les concours sportifs, et les cours de théâtre avec Marcel Mangel, futur mime Marceau.

Les rafles s'accélèrent et la maison doit fermer. Le Dr Levy évacue les enfants vers d'autres maisons de l'OSE, la Suisse, les fermes alentours et les réseaux de résistance. Jacqueline Bayle, blanchisseuse au château, héberge deux enfants du Dr Levy, acte pour lequel elle est nommée Juste parmi les Nations en 2023 et reçoit la Légion d'Honneur la même année.

Après la guerre, Montintin rouvre sous l'égide de l'OSE pour accueillir des enfants sans famille ou revenus de déportation. Ensuite, l'OSE y organise des camps de vacances et accueille des scouts israélites.

Dans les années 80, Daniel et Anne de Lamaze, cherchant une maison proche des terres historiques des Lamaze à Allassac en Corrèze, tombent sous le charme du château néo-gothique.

Ils entreprennent de grands travaux pour le rénover et en faire une maison familiale chaleureuse, ajoutant 10 chambres et 7 salles de bain tout en conservant les grandes cheminées et l'escalier monumental. Une grande piscine est construite, et une isba sur pilotis est aménagée face au plus grand étang.

Montintin devient un lieu de retrouvailles, de grandes tablées estivales, de discussions au coin du feu, et de vacances familiales pleines de rires partagés.